« Le Sauce » pe « ar Saoz » ? (abadenn RKB)
N’anduran ket an anvioù-familh brezhonek distaget (ha skrivet !) en o stumm gallek. Setu ‘ma savet ma mouezh war RKB un toullad mizioù zo.
N’anduran ket an anvioù-familh brezhonek distaget (ha skrivet !) en o stumm gallek. Setu ‘ma savet ma mouezh war RKB un toullad mizioù zo.
Dans mes articles précédents du 25 juillet 2017 et du 1er juin 2019, je m’étais montré quelque peu critique envers certains points d’enquête de l’Atlas sonore des langues régionales. Celui de Lannuon notamment, censé refléter le breton trégorrois, ne me satisfaisait pas.
…C’est une demande d’un linguiste du Musée de l’Homme qui m’a fait me replonger dans l’Atlas des langues régionales. Je m’étais déjà penché sur l’enregistrement de Lannuon dans un précédent article. Deux ans plus tard, cet enregistrement me parait toujours aussi problématique.
…Sell aze ur pennad bet embannet daou viz zo er gazetenn sizhuniek « Ya ! ». Arri eo faegegek ganin klevet ha gwelet an anvioù familh brezhonek skrivet en o stumm gallek… en brezhoneg. Ret e oa din sevel ma mouezh !
…Herie zo bet embannet gant un Telegramm er bajenn vrezhonek ur pennad-kaoz diwar-benn ma sell war ar brezhoneg ha kelenn ar brezhoneg.
Aujourd’hui est parue dans le Télégramme, en page breton, une interview à propos de mon regard sur le breton et l’enseignement du breton.
Fin juin, une équipe de trois chercheurs d’un laboratoire informatique du CNRS a mis en ligne une carte interactive présentant une fable d’Esope lue en 126 variétés de langues « régionales de France ». Le breton est couvert par quatre points, Kemper, An Alre, Lesneven et Lannuon.
‘Meus aon he deus ar yezh a gelennomp gwallefedoù war ar pezh a glaskomp ober. A-hervez e vezer o saovetaat ar brezhoneg. Kavet a ra din e reomp muioc’h sin evit ne delc’homp anezhi en he sav, en gwirionez. Ha kement-se dam d’ar yezh a gasomp war-raok. Kentoc’h evit adperc’hennañ ur benveg eskemm en deus an Emsav choazet da stummañ un arouez identitaer.
Et si beaucoup de ce que nous faisions pour la langue bretonne ne rimait à rien ? J’entends par là, sommes-nous certains des effets positifs de notre action collective en faveur de la revitalisation de notre langue ? J’ai malheureusement de mon côté de sérieux doutes. Je pense que le breton actuellement enseigné (dans les écoles, les cours du soir, les formations pour adulte) est problématique. Je pense, et je ne suis pas le seul, qu’il est un frein au seul objectif qui vaille dans notre situation, celui de la resocialisation de la langue.
A l’heure où des universitaires tentent de tirer la sonnette d’alarme, où le milieu occitaniste prend la question à bras le corps à la suite du texte remarquable d’Eric Fraj, où les Corses mettent en œuvre une stratégie de revitalisation originale, allons-nous faire comme si de rien n’était et continuer dans l’impasse actuelle ?
J’aimerais par ce texte inviter à s’interroger sur les conséquences de certaines de nos pratiques pédagogiques quant à la langue que nous promouvons. N’oublions pas que la langue bretonne de demain, c’est la langue que nous enseignons aujourd’hui. Dès lors, il importe de réfléchir sérieusement à ces questions essentielles, bien que trop peu posées dans le contexte actuel de déficit de réflexion collective : Dans quel but sauver le breton ? Pour parler avec qui ? Au fond, quelle langue voulons-nous sauver ?
C’est avec l’aimable autorisation de son auteur, le chanteur et professeur de philosophie occitan Eric Fraj, que nous publions sur ce blog un texte que nous considérons comme capital. Cette version est la première, celle qui a initialement été publiée en novembre 2012 sur le blog Mescladis e cops de gula. Elle a donné lieu à un livre bilingue français-occitan publié en 2013 aux éditions Reclams, suivi en 2014 d’une réédition revue et augmentée.
Ce texte est à lire et relire, pour quiconque se sent concerné par l’avenir du breton. D’emblée, le lecteur ne peut être que frappé par la similitude entre les situations occitane et bretonne. Nous sommes confrontés dans les deux cas à une problématique, pour ne pas dire une impasse, strictement identique. Si les exemples sont évidemment pris dans le domaine occitan, la démonstration de Fraj pourrait elle s’appliquer au mot près à la Bretagne. Et sa démonstration est en tout point remarquable. On ne peut ressortir indemne d’une telle lecture.
D’ailleurs, le texte a provoqué un certain remous dans les milieux occitanistes. Il a eu l’immense mérite de susciter un large débat sur un sujet, la qualité de la langue, habituellement peu abordé. Si nous le publions ici-même in extenso, c’est avec l’espoir que, de la même façon, il interpelle les acteurs actuels du renouveau de la langue bretonne, au premier rangs desquels les enseignants.
Nous proposons ici un second article du linguiste américain Steve Hewitt, très récent puisque rédigé à l’occasion d’une intervention lors de la Conférence Internationale sur les langues en danger qui s’est tenue à l’Université d’Etat de Tbilisi, en Géorgie, du 20 au 24 octobre 2016. Ce texte est en anglais, c’est pourquoi nous en proposons un rapide commentaire en français au préalable.